Une tribune du Pr Oudou Njoya (photo), le directeur médical du CHU de Yaoundé, renseigne l’opinion sur les résultats obtenus par deux études sur l’amélioration du traitement de l’hépatite C au Cameroun, menées par le Laboratoire de recherche sur les hépatites virales et la communication en santé (LRHCS) de la Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’université de Yaoundé I. Principale conclusion de ces travaux : l’élimination de l’hépatite C est envisageable.
Mais pour y arriver, le LRHCS recommande au gouvernement camerounais de rendre accessibles les antiviraux d’action directe (AAD). Les deux études menées par ces chercheurs camerounais avaient pour objectif de démontrer la faisabilité du traitement de l’hépatite C par les AAD, encore peu usités. La première étude, qui date de 2017, a commencé à prouver l’efficacité de ce protocole. Qui en plus a l’avantage d’alléger la charge de travail.
La seconde étude menée cette année est venue confirmer les premiers résultats. Pour cette phase, 2, 253 patients ont été mis sous traitement. Au final, 244 (150 femmes et 94 hommes) malades ont été guéris, soit un taux de guérison de 96,4 % et un taux d’échec de 3,6 %. Cerise sur le gâteau, cette nouvelle étude conclut que ce traitement va considérablement réduire le coût du traitement avec des économies estimées à 298 000 FCFA. Une bonne nouvelle, car le prix du traitement à la molécule d’interféron, qui est pour l’instant pratiqué, est très élevé et hors de la portée de plusieurs Camerounais.
Pour le LRHCS, le Cameroun peut gagner la guerre contre l’hépatite C si le pays parvient à implémenter ces résultats. Ce qui entre d’ailleurs en droite ligne avec les objectifs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui est d’encourager les États à travailler pour l’élimination de l’hépatite C à l’horizon 2030.
Le LRHCS propose aussi au gouvernement d’accentuer la prévention par l’information, l’éducation et la communication.
SBBC