La SABC plaide pour une hausse des prix de 100 FCFA pour amortir l’augmentation des charges
Lors de l’inauguration de l’extension de l’usine de Yaoundé le 21 mars dernier, le directeur général de la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC) a émis le souhait que le prix de la bière grimpe pour contrer l’inflation multisectorielle qui affecte l’entreprise brassicole.. « La résilience dont nous faisons preuve depuis des mois, la résilience dont la filière en entier fait preuve depuis des mois, atteint ses limites », a soutenu, lors de la cérémonie d’inauguration de l’extension de l’usine de Yaoundé, le directeur général de la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), devant plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.
« S’il est vrai que nous sommes les leaders incontestés sur notre marché, et que nous mettons tout en œuvre pour nous développer et maintenir notre position de numéro un, nous ne sommes pas pour autant invincibles », a indiqué Stéphane Descazeaud, laissant entendre que la situation actuelle pourrait avoir un impact sur la poursuite des activités de la filiale du groupe Castel dans le pays.
« Nous avons contribué et aidé le gouvernement à lutter contre la vie chère pendant des années. Mais il est vrai que 2024 apporte un nouveau lot d’augmentations, sans compter les droits d’accise et autres taxes qui ont encore augmenté dans la loi des finances de 2024. Donc là, je pense qu’il est temps de faire un geste envers les producteurs pour s’assurer qu’ils vont continuer à investir et à produire afin de satisfaire la demande et répondre aux besoins du marché dans les années à venir », a-t-il déclaré, en soulignant que la SABC, comme les autres entreprises camerounaises, a besoin d’un environnement des affaires stable, caractérisé par une fiscalité qui favorise le développement.
Un augmentation de 100 FCFA pour amortir les charges
Pour faire face à cette pression financière, Descazeaud a plaidé pour une augmentation du prix de la bière de 100 FCFA. Il a souligné que cette augmentation serait nécessaire pour compenser les coûts croissants et maintenir la viabilité économique de l’entreprise. De plus, il a noté que les prix de vente actuels sur le marché ne correspondent pas aux prix recommandés, ce qui nuit à la rentabilité des producteurs.« Comme tous les autres industriels, nous subissons de plein fouet les nombreuses coupures d’électricité qui ont réduit nos capacités de production depuis décembre dernier et endommagé beaucoup de nos équipements, pour lesquels les pièces de rechange ne sont pas toujours disponibles. Il en va de même pour nos fournisseurs locaux, dont le taux de rupture a atteint son paroxysme ces derniers mois en raison de leurs difficultés de production », affirme Stéphane Descazeaud à nos confrères du média économique Investir au Cameroun.
A ces problèmes, s’ajoute les boissons de contrebande en provenance du Nigeria voisin, qui « inonde les marchés au détriment de la filière camerounaise, qui, elle, paye toutes ses taxes », dénonce Descazeaud.
Cette demande du leader du marché brassicole au Cameroun fait écho à celle de l’Association des producteurs d’alcool du Cameroun (CAPA). Le 20 décembre dernier, ce regroupement, qui inclut la SABC, l’Union camerounaise des brasseries (UCB), Guinness Cameroon, la Société camerounaise de Fermentations (Fermencam), et la Société de Fabrication des Vins du Cameroun (Sofavinc), a demandé au gouvernement une augmentation des prix des bières et des boissons gazeuses de 50 FCFA, en raison de l’augmentation de leurs charges fiscales en 2024.