Produire la carte nationale d’identité (CNI) en « moins de 48h » après l’enrôlement en ligne du demandeur, suivant le modèle de délivrance du passeport. C’est l’ambition affichée par la Délégation générale à la Sureté nationale (DGSN), alors que les plaintes des usagers se multiplient en raison des retards et des pénuries observées dans la délivrance de ce document.
Le 29 décembre, Martin Mbarga Nguelé, le patron de la Police, a annoncé que le chef de l’Etat a autorisé la mise en place d’un nouveau système de délivrance de la CNI qui devrait intégrer une plateforme de pré-enrôlement en ligne.
À cet effet, le Cameroun envisage de faire appel à un nouveau partenaire pour la construction de trois centres autonomes de production de la CNI à Yaoundé (Centre), Douala (Littoral) et Garoua (Nord). Des centres modernes d’enrôlement avec un minimum de 15 postes d’enrôlement seront également construits dans chaque chef-lieu de région, a déclaré le DGSN, dans des propos rapportés par le quotidien à capitaux public Cameroon Tribune.
La création de ces infrastructures devrait permettre de renforcer les postes d’identification sur le territoire national en faisant passer leur nombre de 280 à 543 selon la même source. L’objectif étant de faciliter la délivrance de la CNI. Mais l’innovation ne manque pas de revers. Il faudra payer un peu plus pour se faire établir le document. À en croire le DGSN, l’investissement qui sera fait afin d’améliorer la qualité de service va avoir une incidence sur le coût de la CNI, dont les frais d’établissement s’élèvent actuellement à 2 800 FCFA. Cette annonce intervient dans un contexte où l’obtention d’une CNI est devenue un véritable calvaire pour les usagers.
Alors que le délai d’attente réglementaire est de trois mois, certaines personnes attendent en vain depuis un an, voire deux, que cette pièce leur soit délivrée. Cette situation avait conduit à une campagne de revendication sur les réseaux sociaux autour du slogan « Je veux ma CNI ». Le gouvernement avait notamment imputé ces dysfonctionnements à « la nécessité pour l’État de sécuriser l’identité camerounaise, dans un contexte où les fraudes multiformes sont susceptibles de l’entacher ». Martin Mbarga Nguelé affirme qu’un comité interministériel est à pied d’œuvre pour trouver une solution définitive aux problèmes de double et de fausse identité que rencontrent de nombreux Camerounais, avant le lancement du nouveau système de délivrance des CNI.
SBBC