Selon les informations de Cameroun Actu Online, la mission de l’ONU au Mali (Minusma) est empêchée par l’armée d’accéder à la ville de Djenné, alors que les Casques bleus prévoyaient de s’y rendre en début de semaine. Le dernier épisode d’une longue liste qui commence à sérieusement préoccuper la mission onusienne.
Selon un porte-parole de l’ONU jeudi, une patrouille de la MINUSMA, la mission des Nations Unies pour le maintien de la paix et la sécurité au Mali, a tenté de patrouiller dans la région de Djenné au centre du Mali, mais elle s’est vue empêchée par les autorités maliennes. « Malheureusement, la patrouille prévue lundi 16 mai par la police onusienne a été refusée au motif que des opérations militaires sont en cours dans la zone », a déclaré à l’AFP Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma.
Nous respectons la souveraineté du Mali, qui est libre de choisir ses partenaires bilatéraux », a déclaré Salgado. « Cependant, cette coopération doit nous permettre de poursuivre notre partenariat avec l’armée malienne », a-t-il ajouté. Selon un rapport du média The New Arabe, un responsable militaire malien dans la région a déclaré que la patrouille n’avait été que reportée, attribuant le retard aux activités militaires et à la mission, la Minusma, elle-même.
Le colonel Karim Traoré, commandant de zone de la région militaire de Mopti dans laquelle se trouve Djenné, a déclaré que le Mali n’avait pas entravé les activités de l’ONU. Il a cité les opérations militaires en cours dans la région et affirmé que la Minusma avait changé la nature de la mission entre deux demandes. « La patrouille a été reportée mais la patrouille n’a pas été refusée », a-t-il déclaré à l’AFP. Il a ajouté que la Minusma avait depuis demandé et obtenu l’autorisation d’une mission à Ogossagou.
L’incident survient quelques semaines seulement avant un débat de l’ONU sur l’opportunité de renouveler le mandat de sa mission au Mali avec des restrictions accrues qui lui sont imposées par la junte au pouvoir qui devrait être prise en compte dans la décision. Plus tôt cette année, la junte a établi une vaste zone d’exclusion aérienne au Mali, compliquant les opérations de l’ONU.
La Minusma attend toujours l’autorisation d’accéder à Moura, dans le centre du Mali, où Human Rights Watch affirme que des soldats maliens – associés à des combattants étrangers, peut-être russes – ont massacré 300 civils en avril. L’armée malienne dément les accusations et affirme avoir « neutralisé » plus de 200 djihadistes. Salgado a déclaré que la Minusma était toujours en pourparlers avec les autorités maliennes pour sécuriser l’accès au village.