Le Président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a déclaré mardi à l’occasion du 20eme anniversaire de la création de l’Union africaine (UA) que l’Afrique restait “le seul continent exclu du Conseil de Sécurité de l’organisation des Nations Unies (ONU)”.
Le Président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a déclaré mardi à l’occasion du 20eme anniversaire de la création de l’Union africaine (UA) que l’Afrique restait “le seul continent exclu du Conseil de Sécurité de l’organisation des Nations Unies (ONU)”.
Selon une note publiée mercredi, sur le site de l’ONU, Moussa Faki Mahamat, a appelé l’ONU à mieux prendre en compte les transformations profondes survenues à l’échelle africaine et à remettre en cause le “dogme” qui gouverne les institutions internationales depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
L’Afrique compte aujourd’hui 1,4 milliard d’habitants ; elle est le siège de 70% des missions de maintien de la paix et les sujets qui la concernent occupent la première place dans les débats onusiens, souligne la note consultée par l’Agence Anadolu.
Cependant, “elle (l’Afrique) est le seul vrai continent qui soit exclu de votre vénérable organe”, le Conseil de sécurité, a regretté Moussa Faki Mahamat.
“Comment cacher notre frustration de cette humiliante exclusion ?”, a-t-il demandé, exhortant les membres du Conseil à lui apporter “plus que des déclarations incantatoires et de décider de la place de l’Afrique dans cette institution, et de lui offrir mieux que la portion congrue des financements et investissements dans le climat et de lui ouvrir l’univers illimité de la science et des nouvelles technologies”.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité mardi consacrée à la coopération entre les deux organisations, que sont l’Union africaine et l’organisation des Nations Unies (ONU) le chef de l’ONU António Guterres a rappelé qu’en 2002 les dirigeants africains s’étaient engagés à œuvrer ensemble afin de prévenir les conflits et de promouvoir la paix, le développement, les droits humains et l’Etat de droit.
Guterres a souligné qu’il a souhaité permettre à l’Afrique de jouer le rôle qui lui revient sur la scène internationale, et aboutir à un système de gouvernance mondiale plus juste et plus efficace.
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Il a ainsi évoqué plusieurs réalisations récentes dont le lancement conjoint, avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le G5 Sahel, de l’Évaluation indépendante afin d’améliorer l’action globale menée en matière de sécurité, de gouvernance et de développement à travers le Sahel, ainsi que des initiatives communes avec la même CEDEAO pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel au Burkina Faso, en Guinée et au Mali.
Il a cité aussi un engagement soutenu en faveur d’un règlement négocié du conflit en Ethiopie, dans le cadre d’un processus avec l’Union Africaine, et des campagnes conjointes de collectes d’armes à Madagascar, au Niger et en Ouganda.
“António Guterres n’a pas manqué de louer le partenariat unique qu’entretiennent l’ONU et l’Union africaine, ancré dans les principes de complémentarité, de respect et de prise en charge africaine, et aujourd’hui considéré comme une pierre angulaire du multilatéralisme”, a indiqué la note.
Le Secrétaire général de l’ONU a déploré la persistance de défis, notamment le fait que le recours à la force soit trop souvent considéré comme “la seule méthode de résolution des différends”, la multiplication des changements inconstitutionnels de gouvernements, la recrudescence des violences envers les femmes et les défenseures des droits humains.
Il a mis en garde contre “les funestes attaques de Daech et Al-Qaïda au Sahel, comme la poursuite de conflits prolongés, source de situations humanitaires désastreuses dans la Corne de l’Afrique, en Ethiopie, dans l’est de la République démocratique du Congo, au Mali, au Soudan et en Libye”.
AA/Ouagadougou/Dramane Traoré