Djaïli Amadou Amal est la nouvelle lauréate du prix littéraire des Grands D’Monts Afrique 2022.
Djaïli Amadou Amal de nouveau récompensée. La camerounaise est lauréate du prix littéraire des Grands D’Monts Afrique 2022.Le roman « Les Impatientes » de l’écrivaine camerounaise de 47 ans a été préféré à quatre autres. Une récompense de plus pour ce livre paru en 2020 en France chez Emmanuelle Collas, qui a été récompensé du Goncourt des lycéens l’année de sa sortie.
La Camerounaise s’est dite heureuse de de cette nouvelle distinction, qui confirme bien qu’elle est passée de la périphérie de la littérature francophone pour le centre grâce à ce roman qui raconte l’histoire de trois femmes peules. Trois destins avec le même dénominateur commun : toutes les trois s’entendent dire depuis leur naissance qu’il faut qu’elles soient patientes pour remplir comme il se doit leur rôle d’épouses. Avec « Les Impatientes », Djaïli Amadou Amal remet au goût du jour la condition de la femme dans les sociétés musulmanes.
« Un combat noble »
Le roman Les impatientes raconte le parcours de trois femmes, « inspiré de faits réels, de ma vie et de celle de proches. » Djaïli Amadou Amal, a été mariée de force à 17 ans, à un homme plus âgé, « un mariage imposé par la famille, par persuasion et chantage affectif. Ça concerne 35 % des filles du Cameroun, un peu plus dans le Nord. Il faut en parler. » Djaïli Amadou Amal, dénonce le poids des traditions, des coutumes, la mauvaise interprétation de la religion, la polygamie subie, « décision unilatérale de l’homme. Partager son époux, son espace de vie est une souffrance pour la femme. » Depuis 2010, Djaïli Amadou Amal, donne des conférences, a créé une association des femmes du Sahel, pour la scolarisation des petites filles, la création de bibliothèques, « pour permettre aux enfants et notamment aux petites filles de rêver et de penser à un autre avenir. »
Alors son combat peut déranger. Djaïli Amadou Amal, ne cache pas qu’elle reçoit comme son éditrice Emmanuelle Collas des menaces, et injures sur les réseaux sociaux, « on me dit tu es contre les traditions, contre l’islam, tu es une mauvaise épouse… Ça ne m’atteint pas, car je sais que c’est un combat noble. »