L’ancien candidat à la présidentielle et opposant camerounais rejoint le collectif d’avocats qui défend les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Condamnés en septembre 2020 par la justice militaire pour leur participation à une manifestation, ils demandaient une réforme du système électoral, la transparence des fonds utilisés pour la CAN 2022 et la paix dans les régions à majorité anglophone.
Les avocats du collectif Sylvain Souop, après s’être retirés de l’ensemble des procédures qui concernaient 124 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) arrêtés après les marches interdites de septembre 2020 dans les tribunaux militaires, reprennent les robes dès ce mois. Cette fois, ils sont rejoints par Maurice Kamto (photo), le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le principal challenger de Paul Biya à la dernière présidentielle en 2018.
Las de voir libérer ses camarades du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) arrêtés et condamnés dans le cadre des manifestations pacifiques du 22 septembre 2020, le président de cette formation, Maurice Kamto, avocat de profession, a décidé de revêtir sa robe pour les défendre. D’après un article publié ce jeudi 14 avril par le quotidien Le Jour, il l’a annoncé au cours d’une conférence de presse tenue le 13 avril 2022 à Yaoundé. Il rejoint ainsi le collectif d’avocats Me Sylvain Souop constitué pour la défense des 103 militants du MRC encore détenus dans les geôles camerounaises à travers le pays.
« En me joignant au collectif, je sors du champ politique pour entrer dans le champ judiciaire et j’exercerai mon ministère dans le strict respect des règles de la profession du droit. A la fin, si les juridictions saisies ne disent pas le droit, ce ne sera pas parce qu’on n’aura pas fait un exposé conséquent de l’affaire avec les règles connues. Ma présence ne change rien à l’affaire parce qu’elle a déjà un caractère », a-t-il déclaré dans des propos relayés par le journal de Haman Mana.
Sur les raisons de cette décision, Maurice Kamto évoque la dimension humanitaire du serment d’avocat que partagent les membres du collectif Me Souop ; les demandes à répétition des familles, mais aussi le fait que les procédures quittent les juridictions militaires pour désormais se dérouler devant les juridictions civiles de droit communs. Il faut préciser que le collectif envisage de faire appel des condamnations de ces militants du MRC devant les cours d’appel des régions de l’Ouest (Bafoussam), du Littoral (Douala) et du Centre (Yaoundé).