À Madagascar, les autorités demandent le départ de l’ambassadrice de l’Union européenne (UE). Agacé par différentes prises de paroles successives d’Isabelle Delattre, le président malgache Andry Rajoelina a réclamé – par l’intermédiaire de sa ministre des Affaires étrangères – à Bruxelles le remplacement de la diplomate européenne. Une première, dans l’histoire des relations entre la Grande Île et l’UE.
Isabelle Delattre-Burger va quitter son poste à Antananarivo. Le ministère malgache des affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata a convoqué la diplomate européenne suite à ses déclarations concernant des décisions politiques du gouvernement. À la suite de cette convocation, le gouvernement malgache a exigé le remplacement de Isabelle Delattre-Burger. Aux dernières nouvelles, Bruxelles a déjà pris acte de cette décision. Elle devrait quitter son poste d’ici juillet ou août prochain. Isabelle Delattre-Burger est réputée pour avoir pris position sur des sujets qui relèvent de la souveraineté de la grande île.
Le départ de l’ambassadrice quasiment acté
À Bruxelles, l’UE a pris acte qu’il y avait rupture de confiance rendant le fonctionnement de l’ambassade malgache « impossible ». La délégation de l’Union européenne a confirmé à camerounactuonline dans la matinée que le départ de l’ambassadrice était quasiment acté. Ce sont désormais les modalités qui restent à préciser.
Elle devrait donc quitter son poste durant l’hiver austral (en juillet/août), mais la procédure de recrutement pour lui trouver un successeur devrait prendre plus de temps. « Notre volonté est de garder de bonnes relations avec Madagascar et c’est pour cela qu’on se plie à la demande », confirme une source diplomatique de la délégation. « Mais son départ dans ces conditions aura forcément des conséquences, politiques et financières », prévient-il.
Son départ vient témoigner des tensions croissantes dans les relations diplomatiques entre Madagascar et l’Union européenne. Ces crispations avec le pouvoir en place ne sont pas nouvelles. Depuis son arrivée sur la Grande Île en septembre 2022, la représentante européenne s’est souvent exprimée avec franchise sur des sujets qui ont eu le don d’irriter au plus haut sommet de l’État. De ces fameuses « recommandations de la mission d’observation électorale de 2018 jamais mises en pratique », à « l’évasion fiscale qui sévit sur le sol malgache », la diplomate a toujours répondu aux questions des médias, quitte à faire frémir l’exécutif.