La Minusma attend toujours l’autorisation des autorités de transition pour lancer sa mission d’enquête à Moura, village du centre du pays, qui a fait l’objet entre le 23 et le 31 mars d’une vaste opération militaire. L’armée malienne a indiqué avoir tué 203 jihadistes et en avoir interpelé une cinquantaine, mais de nombreuses sources locales et humanitaires, maliennes et internationales, dénoncent auprès de RFI des exécutions massives de civils. Ce mardi 5 avril 2022, c’est l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch qui dénonce un « massacre » dans un rapport glaçant.
Selo Human Rights Watch qui a interrogé des témoins sur place, il s’agit d’au moins 300 personnes qui auraient été tuées à Moura par les soldats maliens et par leurs supplétifs russes. Parmi les victimes, figurent non seulement des djihadistes dénoncés par des habitants mais aussi des civils.
«Ils ont été tués parce qu’ils portaient la barbe et un pantalon court», raconte un habitant à l’ONG. Alors que l’armée a annoncé avait tué plus de 200 djihadistes dans la région, Human Rights Watch demande qu’une enquete indépendante soit ouverte pour élucider les faits. Pour l’heure, Bamako n’a pas encore réagi à ses accusations.