À l’approche de la Journée mondiale sans tabac, célébrée chaque année le 31 mai, le ministère de la Santé publique (Minsante) du Cameroun tire la sonnette d’alarme sur la consommation de tabac chez les jeunes.
À quelques jours de la célébration de la Journée mondiale sans tabac, événement qui se tient le 31 mai de chaque année, le ministère de la Santé publique (Minsante) indique que plus de 300 000 jeunes camerounais consomment du tabac et ses produits dérivés. Un chiffre qui préoccupe les autorités sanitaires, lesquelles avouent vouloir désormais protéger la jeunesse camerounaise contre « l’ingérence de l’industrie du tabac », sans autres explications. Cela explique la campagne de sensibilisation lancée depuis plusieurs jours par le Minsante.
Depuis plusieurs jours, le Minsante a lancé une campagne de sensibilisation à travers tout le pays. L’opération lancée le 22 mai dernier dans les 10 régions du pays vise à présenter aux jeunes les risques liés à la consommation du tabac. L’initiative est mise en œuvre dans les Centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie et dans les Centres multifonctionnels de promotion des jeunes. L’objectif à terme est de freiner la courbe de progression de l’épidémie de tabagisme chez des jeunes.
Cette stratégie préventive accompagne les dispositions prises au plan du droit international. Le déploiement des services du ministère de la Santé publique sur le terrain s’inscrit dans le cadre de la célébration de l’édition 2024 de la journée mondiale sans tabac. Le thème retenu pour cette journée, s’oriente vers la protection de l’enfant ; il interpelle la conscience collective à « protéger les enfants de l’ingérence de l’industrie du tabac », laquelle malgré les effets néfastes du produit, se développe au détriment de la santé.
La lutte du Cameroun contre le tabagisme des jeunes ne s’arrête pas à cette sensibilisation. Le pays a ratifié la Convention-cadre pour la lutte antitabac (Cclat) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) adoptée en 2003. Il s’agit d’un traité mondial qui engage les pays à protéger les jeunes contre la consommation de tabac en mettant en place, entre autres, des mesures financières et fiscales adéquates. L’article 6 du Cclat prévoit « l’application de politiques fiscales et, le cas échéant, de politiques de prix concernant les produits du tabac afin de contribuer aux objectifs de santé visant à réduire la consommation de tabac ».
Le problème du tabagisme en milieu jeune se pose avec acuité, car il est établi que plus de 17% des jeunes âges de 13 à 15 ans consomment du tabac sous diverses formes. Chaque jour dans le monde, entre 80 000 et 100 000 jeunes deviennent dépendants du tabac. Si la tendance actuelle se confirme 250 millions d’enfants en vie aujourd’hui mourront à terme de maladies liées au tabac. Le Cameroun n’est pas épargné par ce fléau. Les résultats des enquêtes de l’OMS menées au Cameroun en 2014 sur le tabagisme en milieu jeune (GYTS) ont révélé que Chez les élèves âgés de 13 à 15 ans, 31,2% ont expérimenté la cigarette avant l’âge de 10 ans, 5,7% fument des cigarettes et 9,5% consomment d’autres produits du tabac comme la shisha et bien d’autres.
En valeur absolue, Ce sont plus de 300.000 jeunes qui consomment régulièrement le tabac et ses produits au Cameroun. Cela s’explique principalement par une inconscience due un manque d’information sur les dangers du tabac et surtout par le recrutement actif des jeunes par l’industrie.