Accueil » Cameroun » Nécrologie : décès à Paris de l’artiste Camerounaise Koko Ateba

Nécrologie : décès à Paris de l’artiste Camerounaise Koko Ateba

par Theophile
Koko Ateba

camerounactuonline.com apprend la mort ce vendredi 13 décembre 2024 à Paris en France, de l’artiste musicienne et guitariste Koko Ateba, des suites de courte maladie.

C’est une voix importante de la musique camerounaise qui vient de s’éteindre. Koko Ateba, chanteuse, guitariste et icône de la musique camerounaise, a tiré sa révérence ce matin à l’hôpital Foch à Paris des suites de maladie. Révélée en France par la reprise du titre « Frou frou », générique de l’émission de Christine Bravo, elle a fait revivre sa culture à travers le jazz, le blues et le folk.

Née à Douala, Koko Ateba est bercée dès son plus jeune âge par les mélodies d’Henri Njoh et d’Elvis Kemayo, qui deviendront ses premiers mentors. Adolescente, elle fait ses premiers pas sur scène au mythique club de Yaoundé, le Philanthrope, où elle interprète avec brio des standards. C’est là qu’elle rencontre Ambroise Voundi, un ingénieur du son renommé, et Sade Gide, un musicien talentueux, qui l’accompagneront dans sa professionnalisation.

En 1982, Koko Ateba prête sa voix à la bande originale du film « L’amour des femmes » de Michel Soutter, sur une musique composée par Patrick Juvet. Ce premier grand rôle lui ouvre les portes d’une carrière prometteuse. Deux ans plus tard, elle sort l’album « Talk Talk », qui la propulse sur le devant de la scène nationale. Des titres comme « Yomeyel Ayop », « Nelson Mandela » et « Taxi » rencontrent un vif succès, grâce à des arrangements épurés où les duos piano/voix et sax/voix créent une atmosphère intimiste et envoûtante. Ce succès est brutalement interrompu en 1988. Invitée à se produire à la présidence, elle interprète, à la demande du directeur de la soirée Ambroise Mbia, la chanson « Atemengue ». Ce titre, qui évoque avec sensibilité les défis liés à la fertilité et le drame des enfants enlevés, suscite une controverse inattendue. Accusée d’avoir critiqué le régime en place, Koko Ateba est injustement emprisonnée pendant deux mois.

LIRE  Cameroon-North West: Oku brigade commander dismissed

Koko Ateba quitte très vite le Cameroun, s’installe d’abord au Gabon avant de poser ses valises à Paris où la chance lui sourit en 1990. Christine Bravo , animatrice sur France 2, la sollicite pour le générique de son émission « frou Frou ». La jeune camerounaise reprend pour l’occasion ce grand classique de la chanson française interprété précédemment par Line Renaud et Suzy Delair. Remise en selle par cette promotion inespérée, elle signe la même année le single « Frou frou » suivi de l’album éponyme, « Koko Ateba », sorti en 1993. Dans sa riche carrière, Koko Ateba a collaboré avec des artistes de renom comme Manu Dibango et Henri Dikongue entre autres. La disparition a provoqué une onde de choc dans le monde la culture africaine.

Akere Muna rend hommage à la chanteuse Koko Ateba

J’ai reçu ce matin une nouvelle dévastatrice de la part du fils de Flavienne Ateba, m’informant du décès de sa mère, la bien-aimée Koko Ateba. Pendant plus d’un an, elle a courageusement lutté contre le cancer. Koko Ateba était une musicienne emblématique, véritablement unique en son genre.

Koko Ateba était principalement connue pour sa maîtrise de la guitare acoustique, qu’elle utilisait pour accompagner sa voix distinctive et captivante. Sa musique mettait souvent en avant cet instrument, lui permettant de créer un son chaleureux et intime qui complétait ses thèmes lyriques. Bien que la guitare acoustique soit centrale dans sa musique, ses chansons incluaient parfois d’autres instruments traditionnels et contemporains pour enrichir le son et transmettre ses messages de manière efficace.

LIRE  Covid-19: Le Cameroun commande 5,3 millions de doses du vaccin américain Johnson & Johnson

J’ai eu le privilège de connaître Koko Ateba pendant plus de 40 ans, et nous sommes restés de bons amis tout au long de cette période. Ses convictions politiques et sociales profondes étaient rares et inspirantes. À travers sa musique, elle chantait l’amour, l’unité, l’amitié et la solidarité.

Elle plaidait avec passion pour un dialogue authentique comme solution aux crises dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Koko Ateba nous manquera profondément, mais sa voix douce et les mélodies apaisantes de sa guitare garantissent que son héritage perdurera.

TU POURRAIS AUSSI AIMER

Laisser un commentaire