Le monde intellectuel camerounais pleure la disparition du philosophe émérite, le Professeur Hubert Mono Ndjana, survenue dans les premières heures du 16 novembre 2023 à l’hôpital général de Yaoundé.
Annoncé mort dans la journée du mercredi 15 novembre, des proches du professeur Mono Ndjana ont fait une sortie pour démentir l’information, reconnaissant tout de même que sa situation était critique et nécessite une évacuation. Ce jeudi 16 novembre, l’on apprend du correspondant de Jeune Afrique au Cameroun, que l’enseignant a fini par rendre l’âme ce jeudi au petit matin.
Né le 1er novembre 1946, le P Hubert Mono Ndjana a laissé une empreinte indélébile dans le domaine de la philosophie au Cameroun. Ses études en France notamment à l’université François Rabelais de Tours, ont été le point de départ d’une carrière intellectuelle exceptionnelle au service de la pensée et de l’enseignement. De retour au pays, il exerce diverses fonctions administratives notamment dans le milieu académique et s’essaye, sans beaucoup de réussite, à la politique. On se souvient qu’il a été l’un des tout premiers intellectuels camerounais à soutenir ouvertement le Président de la République, son Excellence Paul Biya, lors de son accession au pouvoir en 1982.
Il a consacré sa vie à l’université de Yaoundé où il a occupé le poste de chef de département de la Philosophie à la Faculté des Arts, Lettres et Sciences humaines. Même après sa retraite, Hubert Mono Ndjana a continué à partager sa passion pour la philosophie en dispensant des cours à l’université de Yaoundé 1 et dans d’autres institutions académiques au Cameroun et à l’étranger.
Lors de l’avènement du multipartisme dans les premières années de la décennie 1990, Hubert Mono Ndjana a été secrétaire général adjoint du RDPC, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, le parti au pouvoir dirigé par Paul Biya. Il était notamment chargé de la communication du parti.
Hubert Mono Ndjana est avant tout spécialiste d’éthique et de philosophie politique, auteur d’une abondante littérature sur les questions éthiques, politiques, économiques et sociales. Historien des idées, il a travaillé sur l’évolution historique des philosophies africaines et camerounaises auxquelles il a consacré des ouvrages. Sa disparition laisse un vide intellectuel profond, mais son héritage philosophique perdura à travers ses écrits et son impact sur la pensée au Cameroun et au-delà. La communauté académique et le pays tout entier saluent la mémoire d’un homme qui a consacré sa vie à la quête du savoir et au service de la pensée philosophique.