Le prix littéraire « Voix d’Afriques », a couronné pour sa quatrième édition Nincemon Fallé, un jeune écrivain ivoirien âgé de 22 ans.
Nincemon Fallé rêvait du Prix « Voix d’Afriques » depuis sa création, mais il n’avait pas osé encore y participer. Né à Bondoukou, au nord-est de la Côte d’Ivoire, dans une famille de quatre enfants dont il est l’aîné, le lauréat de 22 ans écrit depuis l’adolescence, mais perfectionniste, il a préféré attendre que son manuscrit soit à la hauteur de ses ambitions. Et à force de le corriger constamment, il a d’ailleurs failli mettre en péril sa candidature en envoyant son texte par internet seulement dix minutes avant la fin du concours. Sans nouvelles pendant des mois, il a été très étonné et très heureux de recevoir un appel de l’éditrice Anne-Sophie Stefanini pour lui annoncer qu’il avait été élu parmi des centaines de participantes et participants.
Le prix est en effet un appel à manuscrits qui s’adresse à toutes celles et ceux de 18 à 30 ans qui écrivent en français sur le continent africain et souhaitent voir leur premier roman publié en France par les éditions JC Lattès, partenaires de RFI pour cette récompense littéraire qui encourage l’émergence des jeunes talents. C’est d’ailleurs l’exemple du premier gagnant du prix « Voix d’Afriques », l’auteur ivoirien Yaya Diomandé, qui a encouragé Nincemon Fallé à croire en la possibilité d’être publié. Cela a été un « déclencheur », dit-il, alors que jusque là il pensait que c’était une « mission impossible » que ce soit dans une maison d’édition ivoirienne, ou de surcroît française. D’où son immense joie d’avoir gagné ce prix à son tour. En l’annonçant à sa mère, il dit avoir été ému de « la voir danser » de bonheur.
Après des études universitaires, Nincemon Fallé s’est installé à Abidjan dans le quartier de Yopougon, où il est graphiste indépendant. Passionné de bandes dessinées, il a choisi la fiction pour raconter les doutes et les espoirs de deux jeunes étudiants ivoiriens face à l’avenir souvent incertain. Son roman Ces soleils ardents questionne aussi la famille, les traditions et les liens entre pères et fils quand l’ancien reste au village et le jeune part à l’université. Un premier roman qui a emporté la majorité des voix du jury, présidé cette année par l’écrivain sénégalais, prix Goncourt, Mohammed Mbougar Sarr, un modèle pour le lauréat.
Nincemon Fallé recevra son prix le 20 mars prochain, journée internationale de la langue française dans le monde, à Yaoundé à l’Institut français du Cameroun, et le jour même paraîtra son roman aux éditions JC Lattès. Avec cette reconnaissance, il dit voir « s’ouvrir un nouvel horizon pour lui, mais aussi pour tous les jeunes auteurs ivoiriens », car pour lui ce prix est la preuve qu’il est possible aujourd’hui d’être édité et lu dans son pays et hors des frontières.