Le chef de l’Etat a signé un décret à cet effet ce 4 avril 2021.
C’est un nouveau rebondissement qui mettra définitivement terme au choix des chefs traditionnels du département de la Menoua devant siéger au Conseil régional de l’Ouest. Dans un décret signé ce 4 avril 2021,Paul Biya convoque à nouveau le collège des électeurs de la circonscription électorale de la Menoua le 4 avril 2021, à l’effet de procéder à l’élection des représentants du commandement traditionnel du département de ce département au Conseil régional de l’Ouest.
« Le collège des électeurs de la circonscription électorale de la Menoua est convoqué, le dimanche 04 avril 2021, à l’effet de procéder à l’élection des représentants du commandement traditionnel du Département de la Menoua au Conseil Régional de l’Ouest », a décidé l’homme du 6 novembre 1982.
Le décret du chef de l’Etat en son article 2 précise que les bureaux de vote seront ouverts à 8 heures et fermés à 18 heures.
Lors du scrutin régional le 6 décembre 2020, les trois chefs traditionnels de la Menoua qui conduisaient leur liste dans ce département, n’avaient pas pris part à l’élection en raison d’irrégularités relevées dans leur liste, par Elections Cameroon (Elecam) et confirmées par la Chambre administrative de la Cour Suprême au motif de «non-respect des composantes sociologiques».
Par conséquent, le commandement traditionnel dans ce département était ainsi privé de siège au conseil régional de l’Ouest. Les chefs traditionnels de la Menoua avaient donc décidé de saisir Paul Biya, pour porter à son attention ce qu’ils considèrent comme une «décision imbue d’injustice de la chambre administrative», ce d’autant plus qu’après la décision prise par Elecam, leur liste avait été réhabilitée par le Tribunal administratif de l’Ouest.
Dans cette lettre au chef de l’Etat signée par Sa majesté Guy Bertrand Momo Soffack, le roi des Foto-Dschang, les chefs de la Menoua ont estimé que la décision de la Cour Suprême ne repose ni sur le droit, ni sur la justice, et que la notion de composantes sociologiques «est interprétée au gré des circonstances. La preuve étant qu’au cours de la même audience, la Chambre administrative dans notre affaire l’a sous-entendue comme se rapportant à l’ethnie. Pourtant, dans une autre affaire qui suivait (cas du Noun) la même chambre a déclaré que cette notion était insaisissable, vague et imprécise», avaient-ils tempêté.
Il leur était reproché l’absence d’un représentant de l’ethnie «Mbo’o» dans leur liste. Ils pensent par conséquent que la Chambre administrative a officialisé à travers cet acte la «dichotomie Mbo’o-Bamiléké au sein du département de la Menoua, où désormais, pour toute élection, la jurisprudence ainsi consacrée, exigerait qu’un Mbo’o soit imposé au détriment de l’ensemble des démembrements socio-administratifs de tout le département». Leur liste avait remplacée par une autre portée par les arrondissements de Fongo-Tongo, Fokoué et Nkong-Ni.