Dans une étude intitulée « The health workforce status in the WHO African region: findings of a cross-sectional study » parue cette semaine, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) constate une « grave pénurie d’agents de santé en Afrique ». Cette pénurie est accentuée au Cameroun, selon la même étude.
Le seuil de densité du personnel de santé (médecins, infirmiers, laborantins, agents de santé communautaires) est très faible au Cameroun. Le pays est à moins d’un personnel de santé pour 1 000 habitants. Ce qui classe le leader économique de l’Afrique centrale bien en deçà de la norme OMS, qui place le seuil de densité minimum à atteindre pour garantir des soins adéquats à 4,45 personnels de santé pour 1 000 habitants.
L’OMS classe 23 autres pays de l’Afrique subsaharienne dans la zone rouge. Dans cette liste, on retrouve le Tchad, la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou encore l’Éthiopie. Mais c’est le Niger qui ferme la queue avec un seuil de densité de 0,25. Par contre, en Afrique Centrale, le Gabon fait partie des cinq pays du continent qui se rapprochent de la norme.
L’étude constate qu’il n’y a que quatre pays africains qui sont au-dessus du seuil de densité recommandé. C’est la Namibie, l’Afrique du Sud, les Seychelles et l’Île Maurice. Une faible représentation qui montre que l’Afrique est encore en retard dans ce domaine.
Les experts de l’OMS expliquent que ce retard est dû à quatre principales causes. La première, c’est la faible capacité de formation dans les pays du continent. Mais aussi la forte croissance démographique, la migration internationale des professionnels de la santé et la mauvaise gouvernance.
« Pour renforcer le système de santé africain, il est essentiel de remédier aux pénuries persistantes et à la mauvaise répartition du personnel de santé. Les pays doivent augmenter considérablement leurs investissements dans la mise en place du personnel de santé afin de répondre à leurs besoins actuels et futurs. Des mesures fortes sont également nécessaires pour stimuler la formation et le recrutement des agents de santé ainsi que pour améliorer leur déploiement et leur rétention », indique un communiqué de l’OMS paru le 22 juin dernier.
Bien que cette étude soit récente, l’OMS a collecté les données entre janvier 2018 et avril 2019 dans 47 pays africains. L’étude a été réalisée dans les structures sanitaires publiques et privées.
SBBC