Le président de l’Assemblée nationale exhorte les Camerounais à rester vigilants face aux appels à la violences lancés par certains leaders politiques de l’opposition.
Dans son discours d’ouverture de la session ordinaire, le très honorable Cavaye Yeguié Djibril, depuis son perchoir, a exhorté les Camerounais à rester vigilants face à ce qu’il considère comme des appels à la violence, en contradiction avec les principes démocratiques adoptés par le pays. C’était au cours de son discours d’ouverture de la session ordinaire le 11 juin à l’Assemblée Nationale.
« D’ores et déjà, des compatriotes, devrais-je dire frappés d’une certaine myopie politique ou tout simplement mus par leur soif du pouvoir, d’ores et déjà, disais-je, certains compatriotes promettent la violence postélectorale, voire le chaos en cas de victoire d’un camp adverse. Est-ce cela la démocratie ? », a demandé le « très honorable » Cavaye Yéguié Djibril. À ces « hiboux de mauvais augure », le président de l’Assemblée nationale rappelle que « leur posture actuelle n’est que l’aveu de leur faiblesse, de l’absence d’une stratégie payante de leur part, parce qu’ils n’ont rien de valable à proposer aux Camerounais », moque le président de l’Assemblée nationale.
« Avons-nous consenti tant d’efforts, pour récolter de la violence au détour d’une élection ? Que non, non et non !!! A ceux-là je voudrais rappeler, s’il en était encore besoin, que les Camerounaises et les Camerounais ont cessé d’être dupes », lance Cavaye Yeguie Djibril qui exhorte les citoyens à être plutôt « sereins et vigilants face à ces hiboux de mauvais augure ».
Il reste que le discours du président de la chambre basse ne tient pas compte des réclamations des leaders de l’opposition. Certaines demandent la révision du code électoral, la publication à la fin de chaque année, comme prévoit la loi, de la liste électorale nationale ; la facilitation de l’enrôlement des potentiels électeurs. D’autres dénoncent la fragilisation des partis politiques d’opposition ainsi que la violation des libertés par le système gouvernant en piétinant les lois qui garantissent la démocratie.
Cette sortie est une pique à peine voilée à Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Ce dernier, lors d’un point de presse qu’il a donné à Yaoundé le 10 mai dernier, avait indiqué qu’il n’excluait pas des troubles lors du prochain scrutin présidentiel. Après une critique dure du pouvoir qu’il accuse de préparer un « coup d’État électoral et militaire », Maurice Kamto a menacé : « je dis et je le répète, allez vous inscrire massivement sur les listes électorales pour aller aux élections dans la paix. Mais si les gens veulent que le pays bascule dans la violence, alors il basculera dans la violence ».