Les élections sénatoriales au Cameroun sont prévues le 12 mars 2023. Ce sera la troisième fois. Les Camerounais réagissent sur le rôle que l’institution a joué au cours des dix dernières années, depuis la convocation du collège électoral en 2013.
Plusieurs personnes considèrent le système comme un échec, cependant, elles estiment qu’il est normal pour une nation comme le Cameroun d’avoir un Sénat, étant donné le statut démocratique auquel le pays s’attache.
« Dans tout État démocratique dont l’objectif est d’atteindre l’efficacité, un Sénat est définitivement nécessaire », déclare Nsosah Gueric, basé à Douala.
« Un Sénat efficace doit être chargé d’adopter des projets de loi, d’examiner la législation, de représenter les régions, de protéger les intérêts des minorités et d’enquêter sur les problèmes. Il est malheureux que le cas du Cameroun soit un spectacle, mais un Sénat est nécessaire. »
Gueric explique encore qu’ »une chambre haute du parlement signifie plus de contrôle et d’analyse sur les projets de loi proposés afin d’en assurer la pertinence et d’éliminer le risque de promulguer des lois qui ne sont pas pour le bien commun. Un projet de loi peut être adopté par la chambre basse mais être rejeté par la chambre haute sur la question de sa pertinence pour le bien commun. »
Un autre Camerounais, Fritz, partage l’avis de Gueric mais opine que le Sénat au Cameroun devrait être « supprimé ».
« Pour moi, le Sénat ne sert pas à grand-chose dans notre contexte, car ils sont essentiellement là pour approuver ce qui a été débattu par la chambre basse. Je ne pense donc pas que ce soit une organisation nécessaire pour nous ici. »
Un point de vue plus critique de la part d’une source anonyme à Yaoundé souligne que « le mot « sénat » semble avoir été interprété de manière assez littérale avec l’ensemble du truc rempli de personnes « âgées » », dit-elle. « Il me semble qu’il n’y a pas de place pour les idées novatrices des jeunes ».
« Deuxièmement, pourquoi 100 sièges ? Cela me semble être de la propagande, simplement un moyen de détourner ‘légalement’ de l’argent. Encore une fois, pourquoi le pouvoir qui est censé être contrôlé a le droit de choisir 30/100 ; cela va à l’encontre de l’objectif de contrôle. »
La source ajoute que « les sénateurs ne pensent presque jamais aux endroits qu’ils sont allés représenter. En fait, un siège au Sénat semble être une récompense à la loyauté envers le parti au pouvoir ».
Le 12 mars prochains, 70 sénateurs seront élus, sept par région, tandis que 30 autres seront nommés par le chef de l’État, trois par région.
Depuis sa création en 2013, Marcel Niat Njifenji, 88 ans, est le président de la chambre haute du Parlement. Son mandat de cinq ans a été renouvelé en 2018.
CNA