Une première vague de 75 Camerounais est arrivée au pays hier jeudi 6 avril 2023
Le 22 février, l’ambassade du Cameroun en Tunisie a demandé à ses ressortissants de se rapprocher de ses services pour un retour volontaire, face à la montée des agressions racistes contre les personnes issues de pays d’Afrique subsaharienne. Quelque 181 ressortissants camerounais ayant manifesté leur volonté de rentrer chez eux ont été recensés, selon le ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures (Minrex), Felix Mbayu.
Le ministère camerounais des Affaires étrangères a annoncé, jeudi sur son site, l’arrivée, le jour même, d’une première vague de 75 Camerounais à bord d’un vol de la Royal Air Maroc affrété par les autorités camerounaises et assuré qu’ils ont été immédiatement pris en charge.
Mbayu a, en outre, indiqué que le ministère des Relations extérieures, conjointement avec l’ambassade du Cameroun à Tunis, a entrepris des « mesures urgentes et nécessaires » pour l’encadrement consulaire et la prise en charge de tous les compatriotes « en situation de détresse » en Tunisie.
Parmi ces mesures, la mise sur pied d’une « cellule de crise » au niveau du poste consulaire à Tunis doté d’un numéro vert, les « interventions soutenues » auprès des autorités tunisiennes en faveur de la protection des Camerounais en situation de détresse, ainsi que les rapatriements des compatriotes désireux de retourner au Cameroun. D’autres retours sont ainsi prévus, mais le membre du gouvernement ne dit pas quand.
Les attaques contre les Noirs se sont accentuées après les propos controversés du président tunisien, Kaïs Saïed, sur la présence des migrants subsahariens qu’ils jugent responsables de l’insécurité et porteurs d’un projet hégémonique dans son pays. Plusieurs Camerounais ont témoigné avoir été victimes de ces violences et certains ont manifesté le désir de retourner dans leur pays, car craignant pour leur sécurité.
Le Cameroun est parmi les dernier pays d’Afrique subsaharienne à avoir rapatrié certains de ses ressortissants désireux de quitter la Tunisie. La Guinée Conakry, premier pays à lancer le processus, a entamé ses rapatriements depuis le 3 mars.