Le journaliste congolais, Stanis Bujakera, a été libéré dans la nuit de mardi 19 à mercredi 20 mars 2024, de la prison centrale de Kinshasa.
Le journaliste congolais, qui a été condamné lundi 18 mars à six mois de prison, est finalement sorti ce mardi 19 mars dans la soirée de la prison de Makala. Lundi, le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombé a jugé Stanis Bujakera coupable de « contrefaçon », « faux en écriture », « propagation de faux bruits », suite à un article sur la mort de l’opposant Chérubin Okende. Les juges l’ont condamné à six mois de prison ferme, une peine correspondant à la durée de sa détention préventive qui autorisait le journaliste à quitter sa cellule dès aujourd’hui.
Mais il y a quelques heures, en début de soirée, nous apprenions que le parquet faisait appel de cette décision. Le ministère public avait requis une peine bien plus lourde de vingt ans de prison. Avec cet appel du parquet, la libération de Stanis Bujakera était donc de nouveau compromise. Mais un ultime rebondissement s’est produit un peu plus tard : le parquet est finalement revenu sur sa décision. Notre confrère est finalement sorti de la prison de Makala après avoir réglé une amende d’un million de francs congolais, environ 400 euros.
C’est la fin d’un long feuilleton judiciaire qui avait débuté en septembre dernier avec l’arrestation de Stanis Bujakera à Kinshasa. À cette date, les autorités congolaises l’accusent d’être à l’origine d’un article publié dans Jeune Afrique qui s’appuie sur un document incriminant l’Agence nationale du renseignement dans le décès de l’opposant Chérubin Okende. Document que les renseignements militaires présentent comme un faux fabriqué par le journaliste lui-même. Son procès, qui s’est ouvert en octobre 2023, a avancé lentement à raison d’une audience toutes les deux à trois semaines. Le mois dernier, c’est le président congolais Félix Tshisekedi en personne, tout juste réélu, qui a déclaré en conférence de presse que Stanis Bujakera était « peut-être victime » des « tergiversations » de la justice et annonçait avoir décidé de « mettre son nez » dans ce dossier. Le procès s’est achevé deux semaines après cette déclaration.