Au Sénégal, l’opposition tente de s’unir face au pouvoir et lance une nouvelle coalition : le Front pour la défense de la démocratie et de la République. Emmené par l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, cette plateforme veut réunir un maximum de partis de l’opposition face aux « politiques néfastes du pouvoir Pastef ».
Le groupe de partis politiques a décidé de mettre en place un Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr) et ainsi apporté la contradiction au parti Pastef d’Ousmane Sonko au pouvoir depuis l’élection présidentielle de mars 2024 ayant porté Bassirou Diomaye Faye au pouvoir. Autour notamment de Khalifa Ababacar Sall, ancien maire de Dakar, un temps allié d’Ousmane Sonko dans l’opposition face à Macky Sall, plusieurs dizaines de formations politiques ont décidé de joindre leurs forces pour faire face au régime actuel.
« L’accession au pouvoir de Pastef se singularise par une nette rupture du processus de consolidation de la démocratie sénégalaise qui s’est toujours inscrit autour de règles du jeu politique élaborées de manière consensuelle par tous les acteurs. En effet, les élections législatives de novembre 2024 ont été caractérisées par une opacité notoire allant de la dissimulation de la date du scrutin pour surprendre l’opposition jusqu’à l’utilisation massive de la violence et les arrestations arbitraires, notamment à Dakar, le tout pour s’octroyer une majorité parlementaire mécanique », écrivent les partis politiques coalisés dans une déclaration commune.
Les partis politiques de l’opposition parmi lesquels Arc de Anta Babacar Ngom, Pld de Oumar Sarr, l’Apr de l’ancien président Macky Sall, dénoncent par ailleurs le rétrécissement de l’espace démocratique. « Il s’y ajoute que le pouvoir Pastef s’enlise dans une logique de règlement de comptes et une volonté de liquidation des libertés démocratiques si chèrement conquises par des décennies de lutte de notre peuple. Plusieurs journalistes et opposants ont été injustement emprisonnés ou poursuivis en justice en raison de leurs opinions », écrivent les dirigeants politiques.
Les membres du Front pour la défense de la démocratie et la République ne manquent pas de critiquer la gestion du pouvoir actuel. « (…) les dirigeants de Pastef, manifestement peu préparés à gérer le pouvoir, ont, en l’espace de quelques mois et à coups de tâtonnements, de populisme et de promesses sans lendemain, fini d’entraîner de larges secteurs de la population dans la paupérisation et le désarroi », constatent les opposants. Il faut noter que ce front de l’opposition n’a pas réussi à enrôler l’ancien Premier ministre Amadou Bâ, candidat arrivé deuxième derrière Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle de 2024.