Le gouverneur de la région du Sud-Ouest, a lancé un ultimatum de 72 heures aux ravisseurs du sous-préfet Ewane Roland, enlevé le 1er octobre dernier à Idabato.
Le gouverneur Bernard Okalia Bilai a donné un ultimatum de 72 heures aux ravisseurs du sous-préfet Ewane Roland pour sa libération immédiate, rapporte la radio publique. Lors d’une mission d’enquête le 8 octobre, le patron de la région du Sud-Ouest a accusé des ressortissants nigérians d’être derrière cet enlèvement. Pour Bernard Okalia Bilai , le sous-préfet avait été kidnappé en raison de sa lutte contre des activités illégales et de son exigence de paiement d’impôts par des hommes d’affaires nigérians.
« J’ai dit à la population d’Idabato, qui est à 95 % nigériane, de libérer le sous-préfet. Il est bien établi que ce dernier a été enlevé avec la complicité de soi-disant hommes d’affaires nigérians qui refusent de se conformer aux lois de la République. Dans leurs activités illégales, ils refusent de payer des impôts, et lorsque le sous-préfet tente d’exercer ses fonctions en tant que représentant de l’État, d’abord pour lutter contre les activités illégales, et ensuite pour demander le paiement des impôts, il a été attaqué, enlevé et emmené au Nigeria », a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Le gouverneur a affirmé que le sous-préfet serait retenu quelque part au Nigeria. Le préfet, ainsi qu’Etongo Ismaiel, comptable du magasin du conseil municipal, ont été kidnappés le 1er octobre 2024 et transportés au Nigéria à bord d’un hors-bord, selon les informations recueillies par les autorités.
L’ultimatum prendra fin ce 11 octobre et, dans l’attente d’un dénouement favorable, toutes les activités dans la commune d’Idabato et ses environs sont suspendues. Idabato, située sur la péninsule de Bakassi, a une histoire compliquée marquée par un conflit territorial entre le Cameroun et le Nigeria. Après des décennies de tensions, la Cour internationale de justice a statué en 2002 en faveur du Cameroun, et le Nigeria a officiellement rétrocédé la péninsule au Cameroun en 2008. Cependant, cette transition a suscité des tensions et des préoccupations au sein des populations locales, dont beaucoup se considèrent encore comme Nigérians.