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Suspension d’ONG : 53 personnalités interpellent Paul Atanga Nji pour un retrait de la décision

par Theophile
Paul Atanga Nji

Un collectif de 53 personnalités publiques interpelle le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, pour qu’il retire sa décision de suspendre cinq ONG. Accusées de violations graves de la réglementation, les ONG concernées dénoncent une mesure “incompréhensible”.

Dans la correspondance qu’ils adressent au ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, un collectif de 53 personnalités publiques et leaders de la société civile demande à ce dernier de rapporter sa décision de suspendre cinq ONG. Le Minat reproche à ces ONG plusieurs violations de la réglementation en vigueur. Sauf que les signataires de cette correspondance jugent cette décision « incompréhensible », comme ils le font savoir dans cette correspondance.

Dans une correspondance adressée au ministre, les signataires  notent  l’absence de preuves tangibles pour justifier les accusations portées par le Minat, demandant que des faits irréfutables soient avancés. Ils critiquent également le manque de dialogue préalable à la suspension. « En toute logique, il est évident que des allégations aussi graves de la part d’une institution étatique revêtue du crédit de l’État ne peuvent être faites que sur la base de faits irréfutables, des faits établis à la suite d’une enquête approfondie prouvant sans l’ombre d’un doute qu’ils ont été commis par les organisations incriminées », peut-on lire dans la correspondance.

Parmi ces signataires, on retrouve des politiques comme Akere Muna, Kah Walla ou encore Djeukam Tchameni. Mais aussi des avocats comme Richard Tamfu, Michèle Ndoki, Emmanuel Simh. Sans oublier des leaders de la société civile, l’ancien journaliste Eric Chinje ou même encore l’évêque Sébastien Mongo.

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Paul Atanga Nji, qui reste ferme sur sa décision, a évoqué des soupçons de “financements illicites” et de “blanchiment des capitaux”, faisant état de 16 milliards de FCFA reçus par ces ONG, tandis que leurs activités ne s’élevaient qu’à 400 millions de FCFA. Selon lui, ce montant « exorbitant » constitue une violation des lois encadrant les ONG et les associations au Cameroun. Il a notamment indiqué que les ONG ayant un statut national ne doivent pas recevoir de fonds de partenaires internationaux, et toute transaction dépassant 500 000 FCFA doit être déclarée au ministère de l’Administration territoriale pour validation. Le ministre a justifié cette décision par la nécessité de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il a souligné que ces organisations sont souvent utilisées pour acheminer des fonds illégaux, notamment ceux issus du trafic de drogue, et que cette situation ne sera pas tolérée. « Pratiquement tous les pays qui sont victimes de déstabilisation dans le monde, les financements viennent à travers les associations et les ONG », a-t-il dit.

Face à la presse, Paul Atanga Nji a réaffirmé l’engagement du Cameroun à respecter les normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il a rappelé que le pays figure actuellement sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) en raison de la mise en œuvre incomplète de ces normes, et que le gouvernement œuvre activement pour rectifier cette situation. Alors que certaines ONG considèrent cette mesure comme une tentative des autorités de restreindre leurs activités, le ministre relette ces accusations, arguant qu’il s’agit simplement de s’assurer que ces activités se déroulent dans le cadre légal réglementaire.

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