Après deux semaines de débrayage, les magistrats sont passés à la vitesse supérieure.Ils ont entamé dès ce lundi, une grève « sèche et illimitée » face à l’indifférence du gouvernement à satisfaire leur exigence. «Après l’évaluation du mot d’ordre de cessation des activités, lancé il y a deux semaines et le niveau de prise en compte de nos points de revendications, nous avons jugé lors de notre assemblée générale, tenue le vendredi 23 septembre, d’observer une grève sèche et illimitée dès ce lundi 26 septembre», a indiqué Moussa Wade Djibrine, président du Syndicat des magistrats du Tchad.
«Les discussions que nous avons eu avec les autorités compétentes pendant les deux dernières semaines, n’ont pas donné une suite favorable à nos revendications», a souligné Bruno Taoka, président du Syamat, le Syndicat autonome des magistrats du Tchad, ajoutant que, toutefois, les deux syndicats des magistrats restent ouverts au dialogue. Ce dernier regrette que la parole du président n’a pas permis de faire bouger les lignes.
Le président de la transition avait promis le déploiement des agents de sécurité en nombre suffisant dans toutes les juridictions du pays et leur prise en charge, la dotation de tous les magistrats en armes de poing, la mise à la disposition de la justice de tous les auteurs des actes d’agression à l’égard des magistrats, ainsi que l’application de tous les privilèges et avantages accordés aux magistrats.
Cette grève vient paralyser le secteur de la justice au moment où le gouvernement concentre toutes ses forces sur la réussite du dialogue national inclusif et souverain censé refonder le pays.