Le ministère des Armées français a décidé d’interdire l’accès au château de Vincennes (Val-de-Marne) aux citoyens russes. Le site historique et touristique abrite en effet un centre du Service historique de la Défense (SHD).
Autrefois résidence des rois de France et parmi les monuments de ce type les mieux conservés d’Europe, le château est en grande partie ouvert au public, notamment pour des visites, des concerts, des pièces de théâtre et d’autres événements. Il abrite également une partie des archives historiques des armées françaises, dont l’accès est restreint.
Chaque année, quelque 150 000 personnes visitent le château, payant 9,50 euros (9,70 $) par entrée adulte. Mais le 28 juillet, deux femmes russes se sont vu refuser l’accès. « Un gardien au détecteur de métaux a demandé à voir mon passeport », raconte l’une des femmes, 31 ans, qui travaille comme journaliste et est en France depuis cinq mois, ayant quitté la Russie « à cause de la guerre ».
En examinant le document, le garde l’a informée qu’elle ne pouvait pas passer, a déclaré à l’AFP la femme, qui a demandé à ne pas être nommée. Un autre garde a également refusé son entrée et a donné comme raison « parce que vous êtes russe », a-t-elle dit, ajoutant qu’elle ne pouvait pas croire ce qu’elle entendait.
Contacté par l’AFP, le ministère de la Défense a confirmé lundi soir avoir, en effet, « restreint l’accès aux installations militaires aux ressortissants russes » en raison de l’invasion. Les journalistes russes pourraient toutefois demander une exemption, a ajouté un responsable du ministère.
Depuis que Moscou a envoyé des troupes en Ukraine en février, la France a accueilli quelque 100 000 réfugiés ukrainiens, selon les chiffres du gouvernement. Environ 73 500 immigrés russes vivaient en France en 2021, selon l’Insee. Il y a eu un débat au sein de l’Union européenne sur la question de savoir si des limites supplémentaires devraient être imposées aux Russes visitant le bloc pour des raisons touristiques ou personnelles.
La Finlande, voisine de la Russie, a publié la semaine dernière un plan visant à limiter les visas touristiques pour les Russes, mais a également souligné la nécessité d’une décision au niveau de l’UE sur la question.