À près d’un mois de la rentrée scolaire, c’est le grand ménage dans les écoles. C’est au tour du ministère de l’Education de base après celui de l’Enseignement secondairede mettre la main à la pâte. Le ministre Laurent Serge Etoundi Ngoa, a signé une décision ordonnant la fermeture de 722 écoles clandestines à travers le pays.
En effet, après l’initiative du ministère de l’Enseignement secondaire, c’est désormais le tour du ministère de l’Éducation de base, dirigé par le ministre Laurent Serge Etoundi Ngoa, de prendre des mesures radicales. Ce dernier a signé une décision ordonnant la fermeture de 722 écoles clandestines à travers le pays. La majorité de ces établissements non autorisés se situent dans les régions de l’Adamawa, du Centre, de l’Est, du Littoral, de l’Ouest et du Sud-Ouest. L’arrêté ministériel stipule que ces écoles primaires, qui n’ont pas reçu d’autorisation de fonctionnement, resteront fermées jusqu’à ce qu’elles se conforment à la réglementation en vigueur.
La fermeture de ces établissements privés clandestins a été motivée par diverses raisons, dont la principale est le défaut d’arrêté de création ou d’ouverture. En effet, plus de 95% des écoles ont été sanctionnées pour ne pas avoir obtenu ces autorisations administratives. Quelques-unes d’entre elles ont également été fermées en raison de leur fonctionnement dans des locaux inadaptés ou dangereux, tels que des maisons de location ou des sites accidentés.
Depuis de nombreuses années, le Cameroun connaît une augmentation significative du nombre d’écoles primaires et secondaires fonctionnant sans autorisation, en raison de l’inadaptation des locaux, de la mauvaise qualité du matériel pédagogique, du choix problématique des enseignants, de l’obtention de fausses autorisations par des réseaux corrompus, etc. Au début de l’année scolaire 2022-2023 par exemple, le pays comptait 326 écoles primaires clandestines, théoriquement fermées par décision administrative. Il y en a aujourd’hui 494. « Nous avons constaté que certains promoteurs récidivent, alors que notre rôle n’est pas seulement répressif », explique Léopold Ymga Djamen, délégué régional de l’Education de base dans la région du Littoral, dont le chef lieu est Douala. « L’éducation est un sujet très sensible qui ne doit pas être laissé entre des mains inexpérimentées. » ajoute t-il.
En vertu de la réglementation camerounaise, les promoteurs d’une école doivent répondre à des critères stricts pour obtenir l’autorisation nécessaire. Pour ouvrir une école publique, il est requis de posséder au minimum un baccalauréat pour les écoles primaires et une licence pour les écoles secondaires. De plus, les promoteurs doivent fournir plusieurs documents, dont un certificat de propriété du terrain, les études de fondation des bâtiments, un permis de construire, la liste du matériel pédagogique et la preuve de fonds suffisants pour couvrir trois mois de salaire du personnel.
Il est important de souligner que cette décision ne vise pas à nuire à l’éducation privée, mais plutôt à réguler et à garantir la qualité de l’enseignement dispensé dans ces établissements. Les parents et les élèves sont encouragés à choisir des écoles privées qui fonctionnent légalement et qui répondent aux exigences éducatives du pays.